Mercredi 28 juin. Kirkenes. Épilogue.
Résumé des 3 derniers jours.
Lundi 26 juin : super, le soleil est revenu, Louison nous accorde encore sa matinée pour partager la visite de Gjesvær.
Gjesvær : un nom à retenir. Petit village qualifié de plus septentrional sur la planète, situé à l'ouest de l'île de Magerøya (île du Cap Nord), il fait l'objet d'éloges de tous les guides. (En fait, le plus septentrional, c'est Skarsvåg, le village de notre lieu de camping).
En dehors du côté mythique que représente le site du Cap Nord, c'est bien vers Gjesvær que les touristes devraient se diriger.
Une trentaine de kms en voiture, à travers lacs gelés et montagnes pelées, Louison pile quand Bernard réclame un arrêt soudain, et le temps de penser qu'il s'agit d'un besoin pressant, Bernard est déjà dans l'eau. Éclats de rire, moment de complicité, photos pas montrables sur un blog, Nicole va à sa rencontre sur la banquise... on sent l'ambiance des derniers jours de classe, les élèves sont dissipés.
Gjesvær ne nous déçoit pas. Village reculé de pêcheurs, peu de tourisme, à l'opposé de ce qui se passe tout en haut au Cap avec les rotations permanentes de cars qui déversent des milliers de touristes chaque jour.
Après un repas morue au bar de pêcheurs, Louison nous quitte, il lui reste 1300 kms pour rendre son auto à Bodø et s'envoler vers son chéri.
Et nous?
Avoir atteint l'objectif qu'on s'était fixé ne nous a pas coupé les jambes.
Le lendemain de notre descente frigorifiée du cap nord, notre vie de cyclo continue, et pendant que Nicole et Bernard se font une marche romantique autour de Skarsvåg, Gigi et moi reprenons le vélo pour un nouveau tour de manège. Ultime occasion de toucher le Cap Nord et ses 71°10'21".
On est très fiers de notre grimpette menée à 15 km/h, mais ça ne dissipe pas le brouillard qui est revenu sur le haut, on y voit que pouic, on va rester sur nos belles impressions de 2013 pour imaginer un vrai soleil de minuit.
La suite de l'histoire :
Mardi 27 juin : descente dans la brume, le froid, la pluie et le vent, pour prendre le bateau pour Kirkenes - Nicole est gelée - , célébration anticipée de l'annidenini.
Mercredi 28 juin : récupération de cartons pour emballer les vélos, dernier hytter à 100m de la frontière russe. Une consigne : ne pas s'égarer dans la brume.
Jeudi 29 juin : envol pour Genève.
Une facon progressive de reprendre le train-train quotidien.
Et alors ? Le bilan ?
2 mois de vadrouille, la tête se sent bien et les jambes ne connaissent toujours pas la fatigue.
J'ai envie de dire 'merci la vie' de m'avoir offert ce cadeau, et merci aux anges gardiens qui l'ont rendu possible.
Aucun incident, des solutions à tous les problèmes - c'est magique.
Fallait oser ... mais ce n'était pas si difficile, après 40 années de pratique progressive de ce genre de randonnée, sans oublier mon tour de France 2016 réussi avec l'aide de tous ceux qui m'ont accueilli.
Passer de 8 jours à 2 mois en demi solitaire, ça devient seulement une affaire de préparation.
Chacun le sait : on fait le voyage avant, pendant et après.
Le blog - quelle que soit sa forme - est une bonne façon de soutenir la démarche.
Et dans les mercis. ...
Merci à Evelyne qui m'a soutenu dans ce projet, au point de m'aider à traverser l'Allemagne, une traversée parfois éprouvante par les conditions météo.
Merci Estelle d'avoir pris 1 semaine de tes précieuses vacances pour passer ensemble le Danemark, une météo difficile et des étapes longues et monotones.
Merci à Louison pour ce final inattendu et chargé d'émotions. Too much.
Et à mes 3 potes d'aventure partielle - Gigi depuis 40 ans, Nicole et Bernard depuis toujours. Et à Christian qui n'est pas venu, mais qui n'est jamais resté bien loin.
Merci à mon frère Marcel qui s'est occupé de régler tous les problèmes laissés en France.
Un voyage qui évoque une entreprise familiale - Gigi en fait partie.
Merci à Atle du magasin G-sports à Kirkenes, qui a mis de côté les cartons pour emballer les vélos, livrés directement à l'aéroport.
Merci à Macha pour la surprise de Heilbronn.
Ne pas oublier le docteur Blunier qui effectue chaque année les contrôles, et le patron des cycles Ottinger de Gingins, qui a bricolé nos porte bagages pour transformer nos vélos de course en vélos de rando.
Et les lecteurs et commentateurs du blog, une façon de rester en contact, c'est important pour la motivation.
Si j'avais su... je l'aurais fait pareil.
Et pourquoi pas le retour ?
Parce qu'il faut aussi savoir s'arrêter, se poser, passer à autre chose.
C'est comme un bon roman dont on tourne la dernière page. Ça ne vient à l'esprit de personne de le relire à l'envers !
Alors salut !