Mardi 13 juin. Saltstraumen - Bodø - Reine. Km 3,950.
Un ciel parfait et calme hier soir pour observer le soleil de minuit, le même ciel ce matin, température à 22.... Nicole commence à se demander si elle est vraiment en Norvège, mais le bon petit vent qui agite violemment les drapeaux norvégiens la ramène à la réalité.
30 kms vent de face puis vent arrière jusqu'à Bodø, on est largement en avance à l'embarcadère.
La piste cyclable traverse une cour d'école, on envie les enfants du pays le plus heureux du monde. Des vélos partout dans la cour, des écoles complètement ouvertes, pas de mur à franchir pour s'y introduire ou s'en échapper, des installations ludiques et sportives en quantité, des cours 5 jours par semaine de 8h30 à 14 heures, apprentissage naturel de l'anglais... les profs nous expliquent avec enthousiasme les conditions dans lesquelles ils travaillent. On a envie de s'inscrire.
Bodø n'est pas une très belle ville, mais c'est le terminus du train, et le port d'embarquement pour les Lofoten. Ambiance nouvelle : des gens bronzés avec de gros sacs, des chevelus, des barbus, des qui ont visiblement des ampoules aux pieds, des fatigués....on croise ceux qui sortent du bateau l'air hagard, c'est le monde impitoyable des randonneurs.
Arrivés sur l'île, on met le cap au sud, 5 kms seulement pour atteindre le dernier village Å - pour les amateurs de mots croisés, on peut aussi écrire AA -, c'est au large de Å que se déroule la nouvelle du maelström d'Edgar Poe, mais on ne le verra pas, il faudrait un bateau (ou un tonneau ?) pour s'en approcher.
Sous ce ciel bleu, le contact avec les Lofoten est immédiat. On se sent tout petit au pied des gigantesques montagnes qui nous entourent. Étrange cohabitation mer - montagne, on est en admiration devant les randonneurs à pied qui doivent laisser là pas mal de sueur. Pour nous, c'est plus facile, la route trouve son chemin le long de la mer, c'est roulant et la vue est belle.
Fin d'étape à Reine dans un rorbuer - imitation de maisons de pêcheurs - on y a dormi il y a 4 ans, c'est là que Christian nous avait appris à nettoyer la chaîne avec sa brosse à dents. Il faut dire qu'il avait pris des cours de mécanique auprès d'un réparateur vélos. Bernard n'est pas tenté.