Jeudi 27 avril. Mulhouse - Saverne. Km 473
C'est bien sûr le Credo du paysan qui me trotte dans la tête dès le petit matin, puisque ça fait partie du patrimoine culturel de notre famille qui m'a chaleureusement accueilli hier soir.
Lors des longues étapes, il est bon d'avoir un air dans la tête et se le répéter, on se le mélange dans tous les sens, un peu comme on jouerait avec le texte d'une pièce de théâtre.
Les conditions sont idéales pour tester matériel, alimentation, habits, résistance au froid et à l'humidité : 163 kms, faible dénivelé, vent léger, température fraîche de 3 à 7 degrés, légère bruine....
Grâce à Fanfan qui me glisse de force une chaufferette au fond de la chaussure, je passe l'épreuve sans trop souffrir du froid.
Fanfan m'offre 1 heure de son temps pour me faire sortir de bon matin de Mulhouse et me mettre sur la route, avant d'aller se consacrer à son activité favorite : le téléguidage de modèles réduits qu'il fabrique bien sûr, il y en a plein son garage.
Merci cosino mio pour votre accueil alsaco-savoyard, je tâcherai de conserver Mulhouse au centre de prochaines randonnées.
Étape très rectiligne, plein nord, j'évite la piste cyclable en partie boueuse, je préfère une petite déparmentale au sol un peu rugueux mais propre.
Ça ne vaut pas la route des vins, plus vallonnée et bien plus variée, truffée de villages typiques et de tentations, mais ce serait trop.
Alors j'avance tout droit.
Et c'est long.
En passant près de Fessenheim, je pense à une émission de radio le 1er avril, où on annonçait la fermeture de Fessenheim, et la construction d'un parc d'attracton nucléaire. Superbe, isn'it ?
Pause à Strasbourg pour un chocolat chaud en compagnie de Marie K, je dois transmettre de sa part un dobry dégn à Louison.
Les 50 derniers kms le long du canal de Strasbourg à Saverne : c'est encore long.
La leçon du jour : ca vaut la peine d'attendre le 140ème km pour dévorer le sandwich du matin, il a vraiment un autre goût.
Et maintenant : 3 jours de repos en Alsace.
---------------------------------------------------------------
Le Credo du paysan
- 1 -
L'immensité, les cieux, les monts, la plaine
L'astre du jour qui répand sa chaleur
Les sapins verts dont la montagne est pleine
Sont ton ouvrage, ô divin Créateur
Humble mortel, devant l'oeuvre sublime
À l'horizon, quand le soleil descend
Ma faible voix s'élève de l'abîme
Monte vers Toi, vers Toi, Dieu Tout-Puissant.
Refrain
Je crois en toi , Maître de la Nature
Semant partout la vie et la fécondité
Dieu tout-puissant qui fis la créature
Je crois en ta grandeur, je crois en ta bonté. (bis)
- 2 -
Dans les sillons creusés par la charrue
Quand vient le temps, je jette à large main
Le pur froment qui pousse en herbe drue
L'épi bientôt va sortir de ce grain
Et si parfois la grêle ou la tempête
Sur ma moisson s'abat comme un fléau
Contre le ciel, loin de baisser la tête
Le front tourné, j'implore le Très-Haut.
- 3 -
Mon dur labeur fait sortir de la terre
De quoi nourrir ma femme et mes enfants
Mieux qu'un palais, j'adore ma chaumière
À ses splendeurs je préfère mes champs
Et le dimanche, au repas de famille,
Lorsque le soir vient tous nous réunir
Entre mes fils, et ma femme et ma fille
Le coeur content, j'espère en l'avenir.
- 4 -
Si les horreurs d'une terrible guerre
Venaient encor fondre sur le pays,
Sans hésiter, là-bas, vers la frontière
Je partirais de suite avec mes fils
S'il le fallait, je donnerais ma vie
Pour protéger, pour venger le drapeau
Et fièrement tombant pour la patrie
Je redirais, aux portes du tombeau:
Dernier refrain
Je crois en toi , Maître de la Nature
Toi, dont le nom divin remplit l'immensité
Dieu tout-puissant qui fis la créature
Je crois, je crois en toi, comme à la Liberté. (bis)
Paroles: F et S. Borel - Musique: G. Goublier