Vendredi 5 mai. Bad Neustadt - Eisensach. Km 1,010.
Quelqu'un de bien pensant m'a proposé ce matin la phrase du jour - pour méditation :
"L'artiste est celui qui exprime sa souffrance dans la lumière".
Au km 100 de la journée, à force de tourner la phrase dans tous les sens, j'affirme que "le cycliste est celui qui exprime sa lumière dans la souffrance".
Evelyne a la chance d'avoir le droit d'user de l'une ou l'autre des 2 formulations, mais je crois bien qu'aujourd'hui, son état hurle la seconde.
Et pour finir, cerise sur le gâteau...
Ce n'est pas très malin d'arriver à l'improviste à 19 heures dans une ville qui fête le 5ème centenaire de la réforme luthérienne.
On comprend vite que tout est complet, et on accepte avec enthousiasme la seule chambre qui reste, avec 1 petit lit pour 2. Style chambre de Van Gogh en Arles.
On rajeunit de 45 ans.
Les meilleurs moments de la journée :
. ce matin montée d'un long faux plat dans un vallon style Jura, on adore.
. en fin de journée, traversée difficile de la forêt qui monte aux éoliennes, style forêt Vosgienne, mais quand on atteint le sommet, on adore.
. l'arrivée en pente douce sur Eisenach, ville natale de JS Bach, et lieu de retraite de Luther excommunié. Eisenach : en plein centre de l'Allemagne.
. les couleurs, en attendant le bleu des fjords norvégiens.